Mel Tormé né sous le nom de Melvil Howard Tormé est venu au monde le 13 septembre 1925. Il est le fils d’un couple d’immigrés juifs russes surnommés Torma, transformé en Tormé à leur arrivée à Ellis Island. Le fils prodige débute sa carrière prolifique à l’âge de quatre ans en chantant « You’re Driving Me Crazy » dans un restaurant de sa ville natale, le Blackhawk Club. Alors qu’il déjeune avec ses parents le groupe résident du restaurant, Le Coon-Sanders Orchestra apprend qu’un tout jeune fan se trouve dans l’assistance. Il propose alors à Mel de monter sur scène. Sa voix les marque tellement qu’ils proposent à Mel Tormé de de revenir chanter une fois par semaine avec eux, lui offre 15 dollars de représentation et le dîner pour sa famille. C’est le début d’une longue carrière dans le show business.
Sa fascination pour la batterie naît également à cette période. Il devient acteur radio à neuf ans et publie sa première chanson à quinze. Un an plus tard, Chico Marx l’engage dans son orchestre comme batteur et chanteur de 1942 à 1943. Comme si cela n’était pas suffisant pour un adolescent, il co-écrit avec Bob Wells la chanson « The Christmas Song » popularisé par Nat King Cole en 1946 et devenue un immense standard de Noel. Après avoir tenu quelques petits rôles au cinéma et une fois libéré de ses obligations militaires, il monte une formation vocale, Mel Tormé ans His Mel-Tones. Le groupe enregistre avec Artie Shaw juste après la fin de la guerre.
Devenu populaire, il se lance dans une carrière de soliste, se produisant à la radio, à la télévision, au cinéma et au cabaret.
C’est à cette période qu’un Disc-Jockey d’une radio le surnomme « The Velvet Frog » (le brouillard de velours) pour décrire sa voix si particulière de crooner. Mel Tormé détestait ce surnom qui pour lui ne reflétait pas son amour pour le jazz. Durant les années 50 et 60 il enchaîne les enregistrements et perfectionne son chant de jazz, s’inspirant de son idole Elle Fitzgerald. Son association avec Marty Paich, pianiste et arrangeur de renom aboutit à l’album Prelude to A Kiss. Suivent d’autre albums comme Tormé Back In Town et Mel Tormé Sings Shubert Alley.
Pendant presque dix années, Mel Tormé stoppe ses enregistrements studio avant de revenir avec Mel Tormé A New Album enregistré à Londres en 1977 avec le Chris Gunning Orchestra et le saxophoniste Phill Woods. Sa carrière prend un nouvel élan dans les années 80. Les goûts du public changent et on assiste à un regain d’intérêt pour les grands standards de jazz. C’est avec le concours de George Shearing que MEL Torm2 débute en 1982 une longue et fructueuse collaboration discographique, quasiment jusqu’à sa mort et presque exclusivement sur le label Concord Jazz. Le succès alors publique et critique, sauf en France où on le connaît les puristes lui tournent le dos.
Touche à tout, Mel Tormé laisse autant de grandes chansons que de scripts pour la télévision, de livres, de rôles pour le cinéma ou de subtils arrangements musicaux. Hyper actif et passionné, on lui doit notamment le livre The Other Side Of The Rainbow qui retrace son expérience comme directeur musical des émissions de télévisions de Judy Garland sur CBS dans les années 60. A noter aussi la biographie du batteur Buddy Rich en 1993, Traps, The Drums Wonder qui, comme lui, suscitait l’admiration ou l’indifférence mais certainement pas l’unanimité.
A sa mort le 5 juin 1999 à Los Angeles, Mel Tormé laisse derrière lui plus de 200 enregistrements et quelques classiques du patrimoine musical. Bing Crosby dira de lui qu’il était le plus fantastique « performer » musical qu’il n’ait jamais connu.