Trois ans après sa mort, des mémoires éclairent la personnalité du grand Prince
Maître du funk, génie musical, visionnaire, tous ces descriptifs viennent à la bouche en parlant de Prince.
Trois ans après sa disparition le chanteur Prince revient à travers une autobiographie inachevée « The Beautiful Ones » publiée ce jeudi aux éditions Robert Laffont.
Textes de chansons, photo inédites ou encore anecdotes sur son enfance, le livre autobiographique inachevé de Prince, « The Beautiful Ones » afflue d’éléments éclairants pour les fans du musicien de « Sweet Thing » décédé le 21 avril 2016.
Disponible ce jeudi en librairie, les mémoires du chanteur américain retracent l’histoire de son ascension fulgurante dans l’industrie musicale mondiale.
« The Beautiful Ones » c’est d’abord l’un des titres de l’album studio « Purple Rain » sorti en 1984 en collaboration avec le groupe The Revolution. A travers 304 pages, le génie de la pop-funk a voulu avec l’aide du journaliste Dan Piepenbring laisser une trace indélébile sur des thèmes qui lui tenaient à cœur : sa créativité atypique, son enfance dans le Minnesota, les questions ethniques propres aux Etats-Unis et sa passion pour la musique.
Prince a souhaité laisser un héritage culturel universel manuscrit deux ans avant sa mort, en 2014, nous apprend Dan Piepenbring qui signe l’introduction de l’ouvrage. Le concept était simple : regrouper au même endroit « des paroles de chansons (…) et des commentaires de sa plume ». Mais aussi des dessins jamais vus et des photos intimes. « The Beautiful Ones » a été pensé à une période où l’artiste international était à la recherche de plus de profondeur dans sa créativité. Et c’est exactement ce que nous lègue le natif de Minneapolis en nous dévoilant des facettes méconnues de son histoire artistique et familiale.
Le livre inclut d’émouvantes réflexions de Dan Piepenbring sur sa collaboration avec Prince, des photos et des pages des premiers cahiers du chanteur ainsi qu’un synopsis pour son film culte « Purple Rain ».
Mais ce sont des pages manuscrites rédigées par l’artiste qui forment le cœur de l’ouvrage.
Utilisant un vocabulaire unique, où chiffre et lettres isolées remplacent les mots. Prince adopta très tôt l’écriture abrégée omniprésente aujourd’hui sur les réseaux sociaux et les smartphones. Prince évoque de façon poétique son enfance à Minneapolis, dans le Midwest et revient sur l’influence de ses parents sur sa personnalité.
« Le piano de mon père, c’est le premier son dont je me rappelle » révèle Prince Rogers Nelson de son vrai nom, dès les premières pages de l’ouvrage. S’il a hérité du talent de pianiste de son père et sa manière très énergique de jouer, Prince a également bercé dans « l’énergie Funky » de la maison rose de son enfance. Fan du Jazzman Duke Ellington, le père de prince « émettait un son joyeux » au quotidien avec son piano. Cette passion commune pour la musique père et fils l’ont partagée toute leur vie.
Sa prose drôle et sincère à la fois décrit son expérience de l’épilepsie, de la puberté, ses premiers films interdit aux moins de 18 ans, ou encore son premier baiser, enfant encore avec son amie Laura qui « ressemblait à Elisabeth Taylor mais toute petite ».
Dan Piepenbring et d’autres dans l’entourage de Prince ont pensé que ces pages avaient leur place dans le souvenir collectif de Prince.
« Il racontait les histoires de façon si drôle, si vivante », « combien il était enthousiaste d’écrire ce livre » décrit-il.
A travers sa musique visionnaire, Prince avait un objectif : aider les gens à s’accepter. D’origine Afro-Américaine et italienne il a cherché toute sa vie à trouver sa place dans une société où il n’avait pas de modèle de héros avec sa couleur de peau soit trop claire, soit trop foncée ni dans la réalité ni à la télévision.
Transcendant les questions ethniques propres aux Etats-Unis, Prince a désiré devenir ce musicien hors-norme à l’œuvre musicale universelle, écoutée et admirée par les Noirs et les Blancs. Et ça a marché vu l’étendue de l’héritage artistiques laissé par l’auteur-compositeur : sept Grammy Award, un Golden Globes, et un Oscar pour le film « Purple Rain ». Le Rock and Roll Hall Of Fame lui a même accordé une place dès 2004.