Blanche Gardin au Théâtre de l’Européen
Le triomphe du « no correct » au féminin
Crooner Radio aime les « Entertainment » au sens large, comme la nouvelle humoriste Blanche Gardin. Ils occupent la scène, ils captent le public de par un charisme hors du commun, avec leur propos ou leurs chansons. Les rois de Las Vegas chantaient 15 minutes pour 45 minutes de blagues provocantes !
Blanche Gardin fait un triomphe actuellement au Théâtre de l’Européen en parlant tout bas et de plus en plus sur les réseaux sociaux car elle apporte une nouvelle manière de faire rire, extrêmement incorrecte, entre la confession intime et le talent à l’état pur.
À la manière de Johnny Carson, qui arrivait tranquille devant le micro dans les années 50, pour sortir des choses inattendues avec l’air le plus calme de la terre.
Nous sommes là bien loin du lascar stand-upper satisfait, dans ses nike neuves, qui accroche le public avec le traditionnel «je ne sais pas si vous avez remarqué… » non : nous sommes là devant un phénomène féminin pausé, ravageur et immédiat.
Dès les premières secondes, on sait que la demoiselle n’a pas besoin de se déshabiller pour vous faire rougir : sa détresse de quadra sans amour ne fait pas pitié.
Elle provoque et nous tient dans un délire surréaliste, mais entièrement vécu, ou presque, dans lequel personne n’est épargné, de la cousine lesbienne au bobo, tout le monde dérouille à sec.
Le point d’orgue sera anal mais à la manière des Crooners : grossier certes, mais pas vulgaire, tant l’Entertainment s’auto flagelle pour notre bien-être des zygomatiques.
Évidemment, les familles Françaises ne pourront aller en cohorte serrée voir le phénomène à l’Olympia dans quelques mois, car pour cela, il faudrait « resserrer » fort la performance et surtout le censurer d’une bonne moitié de spectacle …
Un spectacle parisien réservé aux adultes consentants et ça, c’est comme la cigarette (qu’elle évoque abondamment) ou l’alcool : réservé à un public averti mais de plus en plus nombreux …
Blanche Gardin au Théâtre de l’Européen à Paris jusqu’au 24 juin.