La cérémonie des Césars et l’entertainment à l’américaine.
Nous le savons tous, on adore râler et critiquer en France, c’est l’une de nos fiertés !
Il serait cependant injuste de râler une fois encore contre la cérémonie des Césars, ses longueurs, ses sempiternelles jérémiades, ses remerciements.
Il est plus pertinent de trouver la raison à cela et il m’a semblé en voir une le soir de la cérémonie : en fait, le monde du cinéma Français est à cran.
Au travers de ces remises de prix on sent combien, pour certains, la détresse est grande et combien ce prix les touche et vient re-booster leurs fragiles carrières. Ajoutons à cela un esprit français, plus romantique et moins « catchy » que celui de nos confrères américains ou Britanniques et vous comprendrez que malgré les mises en scène et l’énergie de notre chère Florence Foresti, il était difficile, ce soir-là, de marier la remise des tableaux d’honneur avec la rigolade bon enfant.
Le seul a y être parvenu, en renfort d’humour, est l’humoriste Jérôme Commandeur : sa culture, son sens propre de l’écriture et son style sobre à la Johnny Carson lui ont permi de faire un « lancement » à la fois drôle, piquant et suffisamment classieux pour que l’establishment présent ce soir là valide son humour.
Il était aussi impressionnant de voir l’excellente prestation de Michael Douglas, dans un français impeccable, nous raconter une belle histoire associant son amour pour le cinéma Français et l’admiration pour son papa Kirk, pour finir sur une joke super calibrée : du genre « je viens de passer une audition pour être engagé dans un film Français ».
Bref, la classe. Et puis quand Michael Douglas intervient aux Césars, c’est un peu comme quant Stevie Wonder entonne « Master Blaster » aux Victoires de la Musique ou quant un vrai Crooner arrive sur scène : tout s’illumine, les gens se disent soudain, « on a bien fait de venir, la soirée commence »…
Le Grammy Award de l’entertainment à la nuit des Césars est donc décerné par Crooner radio à Jérôme Commandeur pour son lancement de la catégorie « César du meilleur montage », non sans oublier de saluer Florence Foresti, Michael Douglas, Christophe Lambert, Catherine Frot, Claude Lelouch ou Vincent Lindon pour la qualité de leur prestation scénique.
Et oui, le cinéma ne s’arrête pas à la cérémonie, il doit continuer à faire rêver…
Jean Baptiste-TUZET pour Crooner Radio
LE PALMARES 2016
– Meilleur film : « Fatima » de Philippe Faucon
– Meilleure actrice : Catherine Frot dans « Marguerite »
– Meilleur acteur : Vincent Lindon dans « La Loi du marché »
– Meilleure réalisation : Arnaud Desplechin pour « Trois souvenirs de ma jeunesse »
– Meilleur espoir féminin : Zita Hanrot dans « Fatima »
– Meilleur espoir masculin : Rod Paradot dans « La Tête haute »
– Meilleure actrice dans un second rôle : Sidse Babett Knudsen dans « L’Hermine »
– Meilleur acteur dans un second rôle : Benoît Magimel dans « La Tête haute »
– Meilleur premier film : « Mustang » de Deniz Gamze Ergüven
– Meilleur film étranger : « Birdman » d’Alejandro Gonzalez Iñarritu
– Meilleur scénario original : Deniz Gamze Ergüven et Alice Winocour pour « Mustang »
– Meilleure adaptation : « Fatima » de Philippe Faucon
– Meilleure musique originale : Warren Ellis pour « Mustang »
– Meilleur documentaire : « Demain » de Cyril Dion et Mélanie Laurent
– Meilleur long-métrage d’animation : « Le Petit prince » de Mark Osborne
– Meilleur court-métrage : « La Contre-allée » de Cécile Ducrocq
– Meilleur court-métrage d’animation : « Le Repas dominical » de Céline Devaux
– Meilleurs décors : Martin Kurel pour « Marguerite »
– Meilleurs costumes : Pierre-Jean Larroque pour « Marguerite »
– Meilleure photo : Christophe Offenstein pour « Valley of Love »
– Meilleur son : François Musy et Gabriel Hafner pour « Marguerite »
– Meilleur montage : Mathilde Van de Moortel pour « Mustang »
Films les plus récompensés :
« Mustang » : 4 César (meilleur premier film, meilleur scénario original, meilleure musique originale, meilleur montage)
« Marguerite » : 4 César (meilleure actrice, meilleurs décors, meilleurs costumes, meilleur son)
« Fatima » : 3 César (meilleur film, meilleur espoir féminin, meilleure adaptation)
« La Tête haute » : 2 César (meilleur espoir masculin, meilleur acteur dans un second rôle)
« La Loi du marché » : 1 César (meilleur acteur)
« Trois souvenirs de ma jeunesse » : 1 César (meilleure réalisation)
« L’Hermine » : 1 César (meilleure actrice dans un second rôle)
« Valley of Love » : 1 César (meilleure photo)