« Phantom Thread », ou la quintessence du romantisme macabre
Phantom Thread un film dramatique de Paul Thomas Anderson
Pour mettre fin à sa carrière triplement oscarisé, l’acteur principal Daniel Day-Lewis a choisi d’incarner le rôle d’un couturier de renom dans le Londres des années 50 dans « Phantom Thread ». Bien que l’esthétique extrêmement raffinée des décors et des tenues soit à souligner dans ce film de Paul Thomas Anderson, c’est davantage par son atmosphère « Hitchcockienne » que cette histoire marquera les esprits.
Juste après la guerre, le grand couturier Reynolds Woodcock et sa sœur Cyril règnent sur la mode anglaise. Ils habillent aussi bien les familles royales que les stars du cinéma, les riches héritières ou le gratin de la haute société. La vie de ce célibataire endurci ne laisse guère de place pour une femme à ses côtés, et l’omniprésence de sa sœur n’aide pas davantage à des idylles naissantes.
Jusqu’à la rencontre inopinée avec la jeune et (très !) déterminée Alma, qui va se révéler au fil du film bien plus redoutable que son frais sourire et ses joues roses ne laissaient l’imaginer…
Le réalisateur Paul Thomas Anderson a toujours été captivé par le glamour et les histoires passionnelles très noires du milieu du XXème siècle.
Le point fort de ce film est indéniablement le souci du détail où rien n’est laissé au hasard.
Les recherches du milieu de la mode et des vies des grands couturiers comme Balenciaga, Dior, Charles James ou Alexander McQueen, ont durées près de 2 ans avant le début du tournage. L’acteur Daniel Day-Lewis, connu pour son perfectionnisme, s’est surpassé cette fois encore, en allant jusqu’à créer lui même une robe pour sa femme Rebecca Miller.
Daniel Day-Lewis nous explique :
« Après la guerre, le monde de la mode s’est scindé en deux : il y avait Paris, le leader, là où le « new look » avait été inventé, et tout un éventail de créateurs londoniens. C’est sur ces créateurs que nous nous sommes concentrés, il y avait quelque chose de très intéressant à explorer dans l’idée qu’un tel raffinement pouvait naître au cœur d’une si grande austérité ambiante ».